Fiche de revision les main libres 5 Libertés
Qu'elle soit morale, politique ou artistique, la liberté est au centre du mouvement surréaliste. Paul Éluard, comme beaucoup d'autres artistes, en fait par conséquent un élément essentiel de son œuvre poétique. Il faut notamment garder à l'esprit le célèbre poème intitulé « Liberté » : « Et par le pouvoir d'un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer / Liberté ». Dès son titre, le recueil de Man Ray et de Paul Éluard met la liberté en pleine lumière. Seulement, il ne s'agit pas que d'une simple référence : la liberté anime profondément ce recueil et lui confère une part de son originalité. Elle touche à la fois l'artiste, l'œuvre et le lecteur.
I. La liberté comme seule règle de création
1) Jouer avec les cadres poétiques
Paul Éluard ne rejette pas tous les cadres de la création poétique mais il pratique bien volontiers l'écriture en vers libres. Le premier poème du recueil prend en apparence la forme d'un quatrain d'hexasyllabes. Pourtant, les vers ne sont pas unis par des rimes. L'anaphore donne également au poème « C'est elle » une impression d'ordre et de régularité, malgré l'hétérométrie : on trouve tout d'abord des décasyllabes, puis des octosyllabes, avant un distique final d'hexasyllabes. Les vers se réduisent donc peu à peu. Éluard écrit aussi des poèmes particulièrement courts. « Narcisse » ne contient que trois vers de quatre syllabes : l'intégralité du poème a donc la longueur d'un seul alexandrin. Quant au poème « L'attente », il n'est constitué que d'un seul vers. Cependant, Éluard ménage des effets de contraste. Après « La femme et son poisson », simple distique, il propose à son lecteur « Main et fruits », un poème de dix-neuf vers.
Il s'éloigne par ailleurs des contraintes de la rime pour lui préférer les assonances et les allitérations : ce jeu avec les sonorités qui lui semble beaucoup plus libre.
Éluard suit le chemin ouvert par Guillaume Apollinaire en prenant ses distances avec la