Fiche la construction des identités nationales - anne marie thiesse
Simon
La création des identités nationales
-Europe XVIII- XX-
A.-M. THIESSE, La création des identités nationales, Seuil, coll. L’univers Historique, Paris, 1999, 303p.
Thèse de l'auteur
Dans un article du Monde Diplomatique relatif à la création des identités nationales, Anne-Marie Thiesse, citant Ernest Renan, écrit que « les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. ». Nations et identités nationales ne sont donc pas conçues par l'auteur comme des essences mais bien comme des construits amenés à évoluer voire à disparaître. Dans une démarche historienne, Anne-Marie Thiesse montre que la Nation n’est pas une évidence ancestrale mais bien une création, au propre sens du terme, de l’intelligentsia européenne du second XVIIIè siècle. L'auteure préfère d'ailleurs le terme de création, insistant sur la nation en tant qu'artefact, à celui de construction, évoquant un processus plus diffus et moins maîtrisé.
La création des identités nationales, bien que revêtant des formes variées, suit une trajectoire s’articulant systématiquement en trois phases selon l'auteure. D’abord l’identification des ancêtres, souvent suivie de la collecte de chants nationaux et de la rédaction d’épopées nationales : chaque nation se trouve ou s’invente son Iliade. Ensuite la valorisation du folklore, la ‘phase Montesquieu’ comme la nomme l’auteure. Les us et coutumes paysans sont mis en valeur et les nations se réclament d’un attachement viscéral à leur terre. La démocratisation de cette culture construite ou retrouvée constitue la dernière phase : l’éducation, le sport et les loisirs sont mobilisés pour vulgariser cet héritage inventé; autant de supports que les totalitarismes du premier XXè siècle auront tôt fait d’utiliser à des fins plus politiques qu’identitaires.
Au delà de l'articulation de l'ouvrage, plusieurs idées-force apparaissent. D'abord celle d'une culture et d'une tradition populaires inventées qui tiennent le