Fiche sur le symbolisme
Le symbolisme est à la fois une réaction contre le Parnasse et sa continuation. Il entend en réalité marquer une rupture avec le matérialisme scientiste, dont la forme littéraire triomphante au XIXe siècle est le naturalisme. École plutôt que mouvement, le symbolisme fait du symbole la condition même de l’art, décide de suggérer plutôt que de nommer et libère le vers du moule classique célébré par les Parnassiens.
Qu’est-ce que le symbolisme ?
Le symbolisme est avant tout un courant de pensée, reposant sur la conviction que le monde réel n’est fait que d’apparences et qu’il existe une autre réalité, plus mystérieuse et plus complète. Le symbole doit donc permettre de représenter concrètement l’abstrait, l’invisible, il doit être une passerelle pour atteindre cette réalité, ou tout du moins en donner une idée.
Les emblèmes du symbolisme
Paul Verlaine pratique un art de la suggestion. Ses principaux recueils confèrent le primat absolu à la musique, seule capable de transporter l’âme vers des ailleurs inconnus.
Arthur Rimbaud fait de sa poésie une exploration de l’inconnu. Tout sens immédiat disparaît au profit d’hallucinations, d’« illuminations » colorées, qui créent un univers merveilleux et féérique.
Stéphane Mallarmé oriente la poésie vers l’hermétisme. Pour créer et suggérer le mystère, il peint non les réalités concrètes, mais les effets qu’elles produisent.
Poétique du symbolisme
Le symbole : la sensation et l’idée ne sont plus séparées. Le plus souvent, le symbolisé n’apparaît plus et le lecteur doit décrypter le texte. Il s’agit d’un outil destiné à désigner le monde tout en le masquant.
Un nouveau rôle assigné au poète : le poète n’est pas celui qui nomme ou qui décrit, il est l’intermédiaire entre les hommes et le monde. Il devient un guide qui conduit le lecteur vers la morale, la sagesse.
Hermétisme : volonté de s’élever au-dessus des masses, le poème doit exiger du lecteur une activité de déchiffrement. Cela se traduit par