Abel et Caïn
Charles Baudelaire

PRÉSENTATION

Charles Baudelaire, poète né en 1821 et mort en 1867, est aussi surnommé « Dante d’une époque déchue» par Barbey d’Aurevilly. Il est connu pour son écriture moderne influencée par le romantisme, le classicisme, le parnasse et le symbolisme. Son recueil le plus célèbre, Les Fleurs du mal, a été censuré moins de deux mois après sa parution pour offense à la morale religieuse et outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs. Le poème que l’on va analyser, Abel et Caïn, est issu de la partie révolte du recueil. Ici, l’auteur nous parle de sa vision du mythe biblique.

LECTURE

INTRODUCTION
L’auteur des fleurs du mal est connu pour sa fascination envers le premier Rebel de tout les temps : le Diable. Ange déchu qui aurait été chassé du paradis pour s’être rebellé contre Dieu. Ce poème s’intitule Abel et Caïn, un écho de la tentation puisque Baudelaire, après avoir mis en relief l’opposition entre les deux frères, imagine une révolution d’une portée vertigineuse contre le Créateur.

1. L’opposition des deux frères

1.1. La symétrie
Le poème est organisé en 16 distiques brefs et secs : les phrases vont à l’essentiel. Poèmes organisés en 2 parties. Les vers sont des octosyllabes. L’élément binaire est omniprésent et renvoi face à face les deux perso. Les rythmes sont croisés, ce qui permet aux sonorités de se répondre de distique en distique. Chaque distique est introduit par l’anaphore « race de « qui crée un rythme répétitif. Les deux distiques s’opposent.
Baudelaire nomme l’histoire Abel et Caïn au lieu de Caïn et Abel contrairement à la bible.  inversion des rôles.

1.2. Les bénédictions et malédictions
Abel a tous les bien faits matériels : « nourriture » v.1, « un abri » v.7, « famille » v. 7, « propriété » v.9 et « or » v.9. Alors que Caïn est animalisé : v.4 « Dans la fange, rampe et meurs misérablement », v. 12 « Tes entrailles hurlent la faim comme un vieux chien », v. 16 « Tremble