Fin de parite : théâtre ou anti-théâtre ?
Dès le début du roman, Beckett nous étonne. Fin de Partie ne comporte ni scènes, ni actes. Le spectateur n’a aucun repère temporel fiable, que ce soit par les dialogues ou les événement de la pièce. On pourrait croire au début, que l’on va retrouver une intrigue s’écoulant sur 24h par la symbolique de début de journée qui démarre la pièce : Clov tire les rideaux, enleve les draps, Hamm en robe de chambre se réveille et baille, Nagg est coiffé d’un bonnet de nuit. D’ailleurs, la notion de journée apparaît à diverses reprises dans les dialogues (p.28 « hier », p.47 « tous les jours », p.58 « aujourd’hui », p.62 « c’est une journée comme les autres »). Or, plus cette notion de journée semble claire par certaines expressions, plus on s’en éloigne par d’autres. L’heure, par exemple, est toujours à « zéro » ou bien « la même que d’habitude ».
On déplore également une surabondance de didascalies dès le début de la pièce. Les dialogues en sont sans cesse entrecoupés, notamment par la didascalie : « (Un temps.) » que l’on verra apparaître près de 400 fois dans la pièce. De plus, c’est une longue didascalie s’étendant sur les trois premières pages qui compose le début de la pièce ; avec une