Fin de partie, premier dialogue entre nagg et nell, comédie ou tragédie?

751 mots 4 pages
La pièce de Beckett se signale d'emblée au lecteur et au spectateur par son caractère inclassable, sa résistance immédiate à la catégorisation selon les deux genres dominants dans l'histoire du théâtre depuis l'Antiquité grecque, la tragédie et la comédie. Cette difficulté de placer Fin de Partie dans un de ces deux genres est aussi visible dans le premier échange entre Nagg et Nell. Echange qui semble aussi comique que pathétique.
D’une part, le début du dialogue entre Nagg et Nell semble comique. Alors qu’elle l’appelle « mon gros », pensant qu’il est question d’une bagatelle, lui exprime un ordre plutôt surprenant : « embrasse». Il s’en suit alors une tentative désespérée de rapprochement entre les deux protagonistes. Rapprochement impossible bien sûr puisque Nagg et Nell sont cloitrés dans des poubelles mais qui, grâce au jeu de scène, prend une tournure comique. De plus, Nell elle-même qualifie ce rituel, qui semble être répété chaque jour, de « comédie », ce qui nous conforte dans l’idée que l’action doit être jouée de manière à faire ressortir le coté humoristique de la situation grâce au comique de geste.
On observe alors un changement radical de sujet puisque Nagg se met à parler de sa dent qu’il a perdu comme si le fait de ne pas avoir pu embrasser sa femme ne soit au final qu’une futilité, sa dent étant de loin plus important.
Par ailleurs, les didascalies occupent aussi une place importante puisqu’elles permettent de desceller le contenu comique de l’action alors que celui-ci n’est pas toujours perceptible de prime abord. Ainsi on observe a plusieurs reprises l’indication « ils rient », même si ce rire devient de moins en mois fort, ou encore le mot « fier » qui qualifie Nagg alors qu’il propose les ¾ de son biscuit a Nell. On imagine l’expression de son visage lorsqu’il effectue cette action et cela peut porter à sourire, voire a rire.
Ainsi, ce passage contient indéniablement une dimension humoristique, tant grâce au comique de geste, de

en relation

  • Pagodes
    779 mots | 4 pages
  • « Cessons de jouer » dit l’un des personnages dans fin de partie. pourquoi la pièce de beckett peut-elle être considérée comme un jeu ?
    1928 mots | 8 pages
  • Les fausses confidences, acte iii, scène 12, acte iii, scène 12
    2152 mots | 9 pages
  • Fin de partie explication
    340 mots | 2 pages
  • Les objets dans fin de partie
    1319 mots | 6 pages
  • Le matin
    303 mots | 2 pages
  • Droit
    441 mots | 2 pages
  • Nagg et nell
    681 mots | 3 pages
  • Question au bac sur les différents comiques dans les pièces de molière
    287 mots | 2 pages
  • Le survenant
    548 mots | 3 pages
  • Argumentation bac blanc
    1297 mots | 6 pages
  • La colotosse
    372 mots | 2 pages
  • Le rire peut il changer le monde
    457 mots | 2 pages
  • Le charme de la comédie
    414 mots | 2 pages
  • Jean paul sartres et huis clos
    848 mots | 4 pages