Finance islamique
en Afrique /rancophme John Libbey Eurotçxt.
Paris
0 1990, pp. 205.217
18
Finances islamiques et libéralisation économique en Tunisie : le cas de Beit Ettamouil Essaoudi Ettounsi
M. GALLOUX
Ins!itu! d’Etdes Politiques Paris. France
De nouvelles institutions financières ont commencé à apparaître sur la scène internationale, particulièrement depuis le boom pétrolier de 1974. Elles revendiquent le qualificatif d’« islamiques >), et prétendent travailler en conformité avec les préceptes de la charia”‘, affirmant ainsi une identité propre et distincte de celle des banques conventionnelles. s C’est le cas du groupe financier El Baraka, fondé en 1982 par l’homme d’affaires saoudien S. Kamel, et présent maintenant dans de nombreux pays. Beit Ettamouil Essaoudi Ettounsi le représente en Tunisie. Créée en 1983, elle est la première banque islamique du Maghreb. L’objectif de ce travail sera, à partir d’une étude-terrain (enquêtes, analyse des rapports d’activité de la banque, de la presse locale), de confronter la philosophie de Bd Ettamouil Ewaoudi Eitounsi à la réalité de sa stratégie et de sesopérations. Les résultats montrent en particulier le rôle que joue celle-ci, à son niveau, dans le mouvement de libéralisation économique en cours. Ils confirment également ce que d’autres travaux sur les banques islamiques ont montré [I], à savoir qu’elles s’engagent surtout dans des projets à rentabilité rapide et sûre, au détriment, souvent, des projets de développement à long terme.
(1)
La loi islamique.
205
M. Galloux
Banque et Islam
La légitimité d’une institution financière islamique repose, en premier lieu, sur des principes religieux de fonctionnement : « Beit Etfamouil Essaoudi Ettounsi fonde sesrapports avec sesclients sur une base excluant toute usure riba”‘. D En d’autres termes, la Best Bank - ainsi qu’elle est communément désignée - ne fonctionne pas sur le principe de l’intérêt fixé d’avance