Finance islamique
Introduction
La finance islamique connait un développement remarquable depuis plus de 30 ans, les chocs pétroliers ayant été des accélérateurs efficaces en raison de la nécessité, pour les pays pétroliers, de placer les excédents qui en ont résulté. Elle est née, symboliquement, en 1975 avec l’avènement de la première banque islamique commerciale à Dubaï.
On compte plus de trois cents institutions financières islamiques de par le monde dans plus de 75 pays. Selon l’agence Moody’s, le marché global de la finance islamique représente aujourd’hui de 750 à 1000 milliards de dollars.
Depuis un certain temps, le débat s’est installé en France sur l’importation dans notre pays de la finance islamique. Pour l’instant, il reste confiné dans un cercle assez étroit de spécialistes : banquiers, juristes, patrons mais aussi quelques hommes politiques. Tôt ou tard, le grand public s’emparera de ce sujet avec toutes les opportunités que cela représente mais également toutes les polémiques qui ne manqueront pas, hélas, de naître. C’est pourquoi il est important de faire un point sur les fondements de la finance islamique.
De quoi s’agit-il ? La finance islamique est apparue principalement avec l’interdiction qui est faite dans le Coran et la Chari’a du prêt à intérêt, le riba. De cette prohibition religieuse est né un système ingénieux et innovant qui vise à répondre aux besoins d’une économie moderne, notamment la rencontre entre les prêteurs et les emprunteurs de capitaux. La finance islamique est donc loin de représenter un recul, ou une abdication face à la religion mais est au contraire, le signe que l’on peut, avec un peu d’imagination et de savoir-faire, marier tradition et modernité, religion et économie. De ce point de vue, la finance islamique représente une véritable opportunité géopolitique. Alors que nous devons faire face au risque de choc des civilisations que beaucoup