Fiona
Le soleil nous écrasait. Il était au plus haut dans le ciel, et éblouissait notre pauvre monde de sa belle lumière. Notre marche continuait. Je racontai des histoires qu’elle connaissait aussi bien que moi. Ces histoires, nous les avions vécues, ensemble. Elle riait de ces souvenirs tandis qu’elle regrettait d’autres moments que nous n’avions point eu l’occasion de vivre. Il en était, hélas, de même pour moi. Et je me remémorais ces journées que nous passions ensemble, au milieu des orangers, durant nos vacances d’été. Nous nous demandions pourquoi les plus beaux jours étaient les plus courts, et combien de temps le lendemain mettrait à arriver. Mais ces temps étaient révolus et n’étaient bons qu’à être discutés. Nous marchions toujours, longeant cette route qui, elle-même, longeait la mer. Ma montre affichait 7 heures, et FIONA m’éblouissait.
Voila longtemps que notre discussion durait. Ma main tenait toujours la sienne, et la sienne serrait ma main. Un faible vent nous caressait le visage, glissait sur notre peau, jouait avec nos cheveux avant de fuir aussi vite qu’il était venu. Nous traversâmes le passage piéton, et entrâmes dans un bien singulier endroit. FIONA sourit, puis, calmement, m’abandonna, seul, entre ces tombes et ces fleurs, ces pierres et ces couleurs. Je me trouvai, pour ma plus grande déception, dans l’incapacité la plus certaine de la retenir de partir. Une larme, peut-être plus, coula sur la joue. Je marchai alors,