Foret wallonne
BRICE DE TURCKHEIM
La sylviculture de masse ne répond pas aux nombreux enjeux sociétaux qui entourent la forêt. L’aspect financier en est un, qui se voit pourtant assuré par la SICPN.
est en ma qualité de forestier privé, ayant, durant ma carrière active de 40 ans, conseillé des propriétaires forestiers français, marqué et vendu près de deux millions de mètres cube de bois, et en ma qualité d’encore président de Pro Silva France, que j’aborde ici la rentabilité forestière et l’apport à cet objectif de la Sylviculture Irrégulière Continue et Proche de la Nature (SICPN). Le Professeur Schütz évoque, au sein de cette même revue, la multifonctionnalité des forêts, exigence fondamentale de la société moderne, fortement citadine et d’un haut niveau culturel. Dès lors, si le présent article ne traite que de finance, ce n’est pas du tout par méconnaissance de cette multifonctionnalité à laquelle je me rallie totalement.
C’
DIVERSES APPROCHES DE LA RENTABILITÉ EN FORÊT La très grande majorité des propriétaires forestiers pratiquant une gestion durable
© fw
s’attachent à obtenir de leur patrimoine le revenu financier aussi élevé que possible, exprimé en euros, par an et par hectare. C’est à cette conception de gestion durable que nous nous intéressons ici. Certains modes de gestion de la forêt ne sont pas durables et ils comportent parfois une destruction de l’état boisé. Sont exclus de notre présente réflexion : étangs, carrières, pistes de ski ou d’autres sports, même le stockage de bois en annexe d’une industrie, une gestion cynégétique exclusive, des parcs de loisirs ou de vision. Nous excluons aussi les calculs à intérêts composés par la rente foncière maximale, car la courbe exponentielle des placements à intérêts composés ne coïncide que sur de très courtes périodes avec la courbe de croissance biologique, la sigmoïde.
Par contre : •