LE SOUTIEN DU MINISTRE DE L’OUTRE-MER, VICTORIN LUREL
Ici, l’usine de Doniambo fait partie du paysage depuis 103 ans, presqu’autant que la SLN, leader mondial de la production de ferronickel. Le poids du nickel dans l’organisation du système électrique calédonien est à la mesure de son omniprésence dans l’économie de l’île. Le secteur minier et métallurgique consomme deux tiers de l’électricité du territoire.
Le choix de la nouvelle centrale au charbon a obtenu le soutien du ministre de l’outre-mer, Victorin Lurel, en septembre – l’Etat est actionnaire à hauteur de 26 % d’Eramet. Un rapport d’experts mandatés par le gouvernement a enfoncé le clou, soulignant que l’option du charbon était « sensiblement plus économe que l’option gaz, l’écart étant d’environ 55 millions de dollars par an ».
Plus économe, certes, mais moins écologique. Les élus du territoire ont, presque à l’unisson, exprimé leur agacement face à ce choix, critiquant, comme le vice-président indépendantiste du gouvernement, Gilbert Tyuienon, son « manque de stratégie à long terme ».
Gaël Yanno, candidat anti-indépendantiste à la mairie de Nouméa, n’hésite pas à critiquer « l’attitude néo-colonialiste du ministre », sans épargner « les méthodes déplorables » de la SLN.
Celle-ci n’a pas encore déposé son dossier de demande, mais « veut que toutes les autorisations lui soient données d’ici début 2014, car le chantier prend quatre ans et doit aboutir en 2018, sous peine de fermeture du site ». Pour une usine dont dépendent 2 100 emplois directs, sur une île de 250 000 habitants, l’argument est de poids.
REJETS DE CO2 EN HAUSSE
La piste d’une centrale au gaz a été étudiée par la SLN. Mais la seule centrale de Nouméa est bien trop petite pour justifier des importations de gaz liquéfié par bateaux. Qui plus est, « après Fukushima, la reconversion de l’économie du Japon du nucléaire au gaz a fait exploser les prix en Asie-Pacifique », explique Alban Tromblier, conseiller nickel à la province sud.
La