Jeanne se coucha aux côtés de son mari déjà endormi et se mit à faire le bilan de sa première année de mariage avec Julien et à rêver d’un avenir meilleur qu’elle aimerait avoir. Pour elle, le bilan de cette première année de mariage n’est pas très dur à faire : il n’est constitué que de déceptions, d’abord son mari, Julien, qui n’a pas hésité à la tromper avec Rosalie, la sœur de lait de Jeanne, avec qui il eut un enfant. Elle se demandait : « Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce lui que j’ai du épousé ? ». Une autre des ses nombreuses déceptions est celle de l’abandon que Julien lui fait pour aller à la chasse, mais maintenant elle sait pourquoi, c’était pour éviter qu’il ne se retrouve en compagnie de Rosalie et de Jeanne mais cela aurait pu dévoiler au grand jour la grossesse de Rosalie. Elle se dit aussi qu’elle aurait très bien pu prendre ses affaires et partir loin de Julien pour avoir un meilleur avenir mais où irait-elle? Cependant, elle ne pouvait pas rêver d’une grande vie avec un mari désargenté. Une troisième de ses déceptions est le fait que son père ne lui avait pas dit directement et clairement ce qu’était le mariage, c'est-à-dire être dédié à son mari dans n’importe quel cas, mais cela elle l’a comprit d’elle même. Pour elle, la liste des déceptions était trop longue a énumérer dans sa tête mais une en particulier lui revint soudainement à l’esprit. Celle de la vision du mariage, tout beau, tout jolie, qu’on lui avait enseigné au couvent qui est loin d’être la réalité. Elle se demandait si elle pouvait continuer à mener une vie comme celle quelle est en train de vivre.
Après le bilan, elle se mit, toujours éveillée, à imaginer ce qui, pour elle, était un avenir radieux comme on lui avait décrit au couvent. Elle s’imaginait en été avec son mari, attentionné envers elle mais aussi leurs deux enfants, dans leur grande maison avec ces derniers qui couraient dans l’immense jardin criant à toutes têtes : « Maman regarde nous ! ». Elle voyait aussi son