France culture
Peut-on vouloir le bien sans le faire ?
Lycée St Just à Lyon - Fourvières, avec Isabelle Ledoux
Bibliographie :
Dostoïevski, L’Idiot
Epictète, Entretiens, livre III, chapitre XII « De l’exercice »
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, 2ème section, Sur l’expression courante « il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique cela ne vaut rien », Idée d’une histoire universelle, 6ème proposition, Conflit des facultés
Descartes, Discours de la méthode, Les passions de l’âme
Spinoza, Ethique de Spinoza, l'appendice au livre I, livres IV et V, Correspondance : Lettre LVIII à Schuller
Introduction
Il y a une opposition extrêmement problématique dans l’intitulé du sujet entre « vouloir le bien » et « sans le faire ». En effet, le verbe « vouloir » indique clairement un acte de mobilisation de nos forces, de notre puissance, de notre capacité de produire des effets – et pourtant, en même temps ou après coup, une suspension de cette même mobilisation, ou tout au moins son échec.
Nous sommes donc confrontés au paradoxe d’un principe de commandement de la volonté qui à la fois lui ordonnerait de se manifester et lui enjoindrait de n’avoir pas d’effet. Comment le comprendre ? Question d’autant plus difficile que vouloir n’est pas désirer : or quelle détermination plus forte que le rationnel ou le raisonnable pourrait-on envisager – la raison étant certes, ainsi que la définit Descartes, « faculté d’avoir des idées » mais aussi et surtout, principe moral ?
Aussi, dans un premier moment, nous demanderons-nous s’il faut envisager une ou des formes d’impuissance du vouloir telles que, bien que tendant de toutes nos forces au bien, nous ne puissions, c’est-à-dire ne soyons pas capables, ou en mesure, de le réaliser, de l’accomplir ? Il y a là en effet une des acceptions possibles de l’interrogation « Peut-on ? ».
Puis, dans un second moment, nous nous demanderons si cette éventuelle impuissance de la volonté ne peut se redoubler