France Télécom mis en cause pour «harcèlement moral»
L'avocat Philippe Ravisy, auteur du livre Le harcèlement moral au travail (Editions Delmas), explique pour FTVi les enjeux de cette affaire.
France Télécom pourrait-elle être à son tour mise en examen en tant que personne morale ?
Philippe Ravisy : Quand il s'agit d'une personne physique, le harcèlement peut être la conséquence d'un trouble comportemental, d'un problème psychologique de la personne qui est poursuivie.
Mais quand il est question d'une personne morale, cette thèse ne tient pas car plusieurs acteurs sont mis en cause. Concernant France Télécom, la direction a donné des consignes précises : supprimer 22 000 postes. Ils savaient que leur nouvelle technique de management laisserait certains salariés "au bord de la route" [rapport de l'Inspection du travail, page 9]. Ils ont formé 4 000 agents pour suivre ces directives. Ils savaient donc ce qu'ils faisaient.
Que risque France Télécom?
En tant que personne morale, la loi prévoit une amende de 15 000 euros maximum. Puisqu'il s'agit d'un groupe, il ne peut pas être envoyé en prison... En ce qui concerne les ex-dirigeants, comme Didier Lombard, ils peuvent être condamnés à un an de prison ferme. Mais dans ma carrière d'avocat, je n'ai jamais vu personne subir cette peine. Je n'ai vu que des peines qui allaient jusqu'aux six mois avec sursis.
Qu'en est-il des salariés victimes de harcèlement ?
Tout dépend de leur statut. S'ils sont fonctionnaires, ils pourront faire appel au tribunal administratif. S'ils ne le sont pas, alors cela relève du