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Pourtant, sont évoquées de nombreuses réalités qui connotent la guerre : ainsi, « la forêt sans oiseaux » témoigne du vacarme des armes à feu et renvoie à l'image de la mort. Cette nature sans vie est d'ailleurs située temporellement dans le « crépuscule » (v.21) et « le petit jour si froid » (v.8). De même, la présence solidaire de « neuf cœurs d'hommes » qui « palpitent » à l'unisson (v.2) rappelle le caractère exclusivement masculin des soldats, tout en soulignant le sentiment qui les rapproche: « l'espoir » de survivre. Le verbe palpiter évoque aussi la peur naturelle dans ce contexte. Le verbe gémir ainsi que l'évocation, à plusieurs reprises, de la souffrance et de la mort nous ramènent encore à la guerre. De plus, le début du texte ressemble à la lettre d'un soldat au front pour sa fiancée qui l'attend au pays : « Je t'écris, ô mon Lou » Ce dernier trait est d'ailleurs un des rares indices indirects qui nous font penser à la guerre de 14-18 plutôt qu'à une autre. En effet, il y eut, pour soutenir le moral des troupes, des marraines de guerre qui entretenaient une correspondance avec les soldats, leur envoyaient des colis, nouaient parfois des liens plus intimes avec eux. De même, le lieu mentionné : « la hutte en roseaux » évoque une guerre d'affût, une guerre d'usure comme le fut la guerre des