geostrategie
Comprendre Les Enjeux Stratégiques
139
11 sept
2014
Note hebdomadaire d’analyse géopolitique
Le retour de la menace terroriste ?
Un enjeu géopolitique autant que sécuritaire
Il y a tout juste 13 ans, le 11 septembre 2001, les États-Unis étaient frappés au cœur par une vague d'attentats meurtriers. Une attaque, et une riposte, qui allaient bouleverser en profondeur les rapports de force géopolitiques. Malgré la Global War On Terror décrétée et conduite par le président George W. Bush, la menace semble toujours plus actuelle. La Grande-Bretagne vient de relever son niveau d'alerte de sécurité, tandis que le gouvernement français a présenté au début de l'été un projet de loi "renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme". En cause ? La menace jihadiste,
Par Jean-François
Fiorina
Directeur adjoint de Grenoble Ecole de Management
Directeur de l’ESC
Grenoble
et plus précisément, pour les États européens, la participation de centaines de leurs ressortissants à la "guerre sainte" en Syrie et désormais en Irak, sous le noir étendard de l'État islamique (EI, exEIIL). L'émotion légitime suscitée par les exactions dont celui-ci se rend coupable, le risque énoncé d'un possible retour en Europe de centaines de jihadistes formés et fanatisés, appellent à une meilleure compréhension du phénomène terroriste. Car il s'avère bien plus complexe - mais aussi bien moins irrationnel - que ne le laisserait supposer une approche dictée par la seule actualité.
"Avec l'État islamique, nous sommes confrontés à la menace la plus grave que nous ayons jamais connue", estime David
Cameron. Une analyse partagée par Manuel Valls.
En relevant, le 29 août 2014, de "substantiel" à "grave" son niveau d'alerte de sécurité, Londres a justifié cette mobilisation par la menace terroriste représentée par les centaines de Britanniques aguerris au jihad en Irak et en Syrie. "Avec l'État islamique, nous sommes confrontés