géopolitique

1792 mots 8 pages
La « guerre contre la drogue » lancée en décembre 2006 par le président Felipe Calderón a plongé le Mexique dans une grave crise. Au-delà du dramatique bilan humain (plus de 50 000 homicides liés au narcotrafic, 230 000 déplacés fuyant les violences, des milliers de disparitions forcées et des dizaines de milliers d’orphelins, de blessés et de familles en deuil), le cœur du système politique mexicain est touché : le recul de la légalité et la violation systématique des droits de l’homme dans le contexte de ce conflit armé ont jeté une lumière crue sur les faiblesses et le degré de corruption de l’État lui-même.
Comprendre cette déliquescence des institutions n’est pas chose aisée. L’explication toute trouvée qui s’impose en général pointe la lourde menace que le crime organisé fait peser sur l’État mexicain et les offensives concertées que subit celui-ci – une version des faits reprise et déroulée par le président Calderón à travers tout le pays pour justifier le renforcement de sa stratégie de lutte militaire contre les cartels de la drogue. La thèse d’un crime organisé poussant l’État dans ses retranchements se nourrit d’ailleurs d’arguments devenus classiques : on parle des « territoires contrôlés » par les cartels ; des forces de police infiltrées par les criminels ; de la pénétration des narcotrafiquants dans les gouvernements locaux et fédéraux ; de leur capacité économique à corrompre et de leur capacité militaire à remettre en cause le monopole « wébérien » de l’usage de la force.
État assiégé ou État criminel ?
L’image d’un État mexicain en butte aux attaques tous azimuts du crime organisé a été amplement relayée au niveau international. En 2009, un groupe d’analystes politiques – américains pour la plupart – présageait ainsi que l’incapacité du gouvernement à endiguer la puissance des cartels ferait bientôt du Mexique un « État failli » (« failed state »). Si, de l’avis général, le pays ne rentrait pas (encore) dans cette catégorie, ces allégations

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