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La réduction des inégalités sociales devant l’école depuis le début du siècle
Claude Thélot et Louis-André Vallet*
L ’instruction obligatoire, la généralisation de l’enseignement secondaire, et enfin l’ouverture de l’enseignement supérieur illustrent la volonté de rendre accessible la formation scolaire et universitaire à des milieux auxquels elle était autrefois fermée et de réduire les inégalités sociales devant l’école. Apprécier la réalisation de cet objectif revient à mesurer la part respective des trois facteurs de l’évolution de la destinée scolaire des jeunes en fonction de leur origine sociale : la mutation de la structure sociale, l’allongement général de la scolarisation, et la modification du lien entre milieu d’origine et diplôme. L ’analyse de la destinée scolaire selon l’origine sociale, pour les générations nées entre 1908 et 1972, permet de préciser le rôle de ces facteurs depuis près d’un siècle, ainsi que leur importance relative. L’allongement général des études est le facteur principal de l’évolution : il explique les trois quarts de la différence des destinées scolaires selon l’origine sociale, entre les générations extrêmes. Au-delà de cet effet, une démocratisation qualitative n’en a pas moins un impact appréciable : l’affaiblissement du lien entre origine sociale et diplôme est responsable d’un septième environ de l’écart. C’est dans les années 50 et 60, puis tout récemment, que cette démocratisation a joué à plein. Elle s’est davantage exercée au profit des filles que des garçons. Le lien entre origine culturelle et diplôme s’est lui aussi affaibli, mais à un rythme plus lent que le lien entre origine sociale et diplôme. Au total, les inégalités sociales devant l’école demeurent aujourd’hui fortes. Elles ont cependant diminué depuis quelques décennies, non seulement du fait de l’allongement général des études, mais aussi au-delà, de façon qualitative.
* Claude Thélot est conseiller maître à la Cour des comptes et