Ghosts Before Breakfast / Hans Richter : analyse
The impossible becomes reality and reality, as we know, is only one of the possible forms of the universe »1. Un film où l'impossible devient réalité à travers un espace-temps transfiguré ; c'est ainsi que le cinéaste américain d'origine allemande Hans Richter (1888 – 1976) résume le film qu'il a réalisé en 1928 et que nous nous proposons d'étudier à travers une analyse figurale : Vormittagsspuk
(Ghosts Before Breakfast)2.
Mais avant d'exposer la manière dont nous entendons procéder, rappelons que Hans Richter fut influencé par Dada, mouvement artistique né au début du XXè souhaitant s'éloigner du fonctionnalisme de l'art moderne en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles formes afin de créer un art – du moins un « anti-art » - autonome et spontané s'affranchissant de tout modèle de pensée. D'abord peintre, Hans Richter choisit dès les années 1920, notamment avec Rythmus 21
(1921) de s'orienter vers le cinéma graphique, : un cinéma d'animation privilégiant les formes abstraites, les mouvements et les rythmes. D'autres artistes s'intéresseront à ce genre comme Viking
Eggeling (Symphonie diagonale, 1921), Fernand Léger (Ballet mécanique, 1924) ou Marcel
Duchamp (Anémic Cinéma, 1927).
Dans Vormittagsspuk, les abstractions sont remplacées par des objets et des hommes, mais le rythme et le mouvement sont toujours présents. Il est dix heures lorsque le film débute ; midi lorsqu'il se termine. Intéressons-nous, ainsi, aux différentes figures du corps dans ce film et étudions la manière dont celles-ci oscillent sans cesse entre réalité et représentation dans un