Godot
Encadré par une conversation générale, le passage comporte essentiellement un long discours de Pozzo, à grands renforts de gestes qui soulignent la théâtralité emphatique* du numéro d’acteur. Son auditoire semble composé d’admirateurs polis qui retombent vite dans une morne indifférence.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la parodie du jeu d’acteur puis nous étudierons la critique du langage dans le discours de Pozzo et les réactions finales de son auditoire. Enfin nous nous intéresserons au sens et à l’interprétation symbolique du discours de Pozzo.
I. Parodie du jeu d’acteur.
Le personnage de Pozzo mimant l’acteur et les réactions de Vladimir et d’Estragon singeant le public nous situent d’emblée dans la caricature. Pozzo veut capter l’attention du public (cf. didascalies : gestes, voix...) et vérifie coquettement la réussite de sa... performance.
1) Les éléments caractéristiques du jeu de l’acteur et de sa relation avec le public.
- Pozzo, acteur souverain*, veut capter le public.
*il monopolise l’attention : emploi d’injonctions “soyez donc un peu plus attentifs” (ton professoral, presque didactique), “regardez”, “veux-tu regarder” (progression dans l’agressivité : de l’invitation... à l’injure).
*il emploie le pronom personnel “nous”, peut-être pour aboutir à l’identification spectateur-acteur, et les didascalies (“Regarde le ciel... Tous regardent sauf Lucky [...] Pozo s’en apercevant, tire sur la corde”) montrent que le public mime l’acteur, victime de l’illusion réaliste.
- Pozzo recherche les effets