Grammaire
Problématique : Quelle culture ? Par où commencer ? Comment résoudre "ce vieux problème qui croise la culture et l'infini" ? 02/09
Extrait de Pierre Bayard, Comment parler des livres que l'on a pas lus ?, Minuit, 2007.
Le Général Stumm de Musil (L'Homme sans qualité) recherche le savoir, la culture. Ne sachant par où commencer, il rend visite à un bibliothécaire et lui demande de le guider dans le choix de ses livres (dans l'Autodidacte de Camus, le personnage principal entame la même démarche, et choisis d'ordonner sa lecture de manière alphabétique). Le problème de cette multiplicité de savoirs (pour ne pas dire infinité) se pose donc, et le bibliothécaire lui explique sa méthode pour connaitre chacun des livres présent dans sa bibliothèque : il n'en lit aucun. Si il se repère aussi bien dans cette totalité, c'est exactement parce qu'il ne fait que survoler le particulier. L'important est donc de s'orienter, de se repérer, de garder une vue d'ensemble pour ne pas se noyer, se perde dans cette infinité. Si Pic de la Mirandole s'y est essayé, il est peu d'érudit capable de se vanter d'avoir, par le particulier (ou le singulier), acquis cette totalité (universalité) du savoir. Il considère la lecture d'un livre comme une pure perte d'énergie et de temps, comme une vaine tentative pour s'approprier un savoir infini (ou indéfini) par l'étude de chaque micro-particule qui le compose. Il rejette l'individualité du livre et préfère "s'intéresser aux rapports qu'il entretient avec les autres" : "L'homme cultivé doit rechercher les communications et les correspondances et non l'accumulation de connaissances ponctuelles" ; Pour s'équiper d'un savoir littéraire suffisant, il ne faut pas tant "lire" que savoir se situer.
> Importance de l'idée de totalité ("la culture doit tendre à l'exhaustivité"), qui conduit celui qui la recherche à "dépasser l'individualité (du livre) pour s'intéresser aux rapports qu'il entretient avec