Guerre froide
Durant la IIe Guerre mondiale, la «Grande Alliance » a réuni démocraties occidentales et URSS contre l’Allemagne nazie et le Japon. Mais, après 1945, le monde devient bipolaire. Les É-U et l’URSS, grands vainqueurs de la guerre, se retrouvent face à face. La Guerre froide commence. Celle-ci prend l’aspect d’un conflit multiforme, tant au plan idéologique que politique, militaire, économique, culturel ou technologique.
Sur quels principes É-U et URSS prétendent-ils établir un nouvel ordre mondial ? Comment constituent-ils des blocs ? Pourquoi cet antagonisme n’a-t-il pas entrainé un conflit armé généralisé ? Comment, à l’échelle de l’Europe et de la France, la guerre froide s’est-elle concrétisée ?
A) LA CONSTITUTION DE DEUX BLOCS ANTAGONISTES.
Pourquoi et comment Américains et Soviétiques s’opposent-ils en Europe après 1945 ?
1 – La rupture de 1947.
À la fin de la guerre, Staline cherche à étendre l’influence soviétique en Europe et en Asie. Ainsi, l’Armée rouge manifeste fortement sa présence dans les pays d’Europe de l’Est qu’elle a libérés du nazisme (Pologne, Tchécoslovaquie). Lors des conférences de Yalta et de Potsdam, en 1945, l’URSS est même parvenue à faire accepter par ses alliés l’annexion de plusieurs territoires (États baltes, Pologne orientale) et l’occupation de l’Est de l’Allemagne, y compris Berlin-Est. Par ailleurs, en Chine où la guerre civile fait rage, Staline soutient le communiste Mao Zedong.
Dans les pays d’Europe orientale où l’Armée rouge est présente, l’URSS impose des dirigeants communistes fidèles à Moscou. De 1946 à 1948, la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie, l’Albanie deviennent des démocraties populaires organisées selon le modèle soviétique. On parle de « satellisation » de l’Europe par l’URSS. Lors d’un discours à Fulton en 1946, aux É-U, l’ex-Premier ministre britannique Churchill