Géopolitique
Les doctrines géopolitiques
La géopolitique est fondée sur les réalités de la géographie physique et humaine, et sur les déterminismes qui en découlent. Le mot a été forgé par le juriste suédois Rudolf Kjellen vers 1900, comme la science de l’État en tant qu’organisme géographique, tel qu’il se manifeste dans l’espace. La géopolitique a été un courant porteur au XIXe et au début du XXe siècle, servant en cela les objectifs politiques des États, puis occultée à la fin de la seconde guerre mondiale, au profit des systèmes fondés sur le poids des idéologies. La géopolitique connaît un renouveau significatif depuis les années 1980.
1. L’ECOLE ALLEMANDE : LA PUISSANCE CONTINENTALE
Pour cette école, le contrôle de l’Eurasie peut seul donner la suprématie mondiale. Deux théoriciens principaux en ont jeté les bases. Friedrich Ratzel a écrit en 1897 Géographie politique et en 1901 Au sujet des lois de l’expansion spatiale des États. Ces ouvrages sont influencés par un voyage aux États-Unis, au cours duquel il intègre le facteur que constitue l’expansion géographique pour porter un projet politique. Il critique alors l’étroitesse des frontières européennes, et appelle à un pan européanisme, porté par un leadership allemand. Ratzel accorde à l’espace géographique un rôle primordial : la notion de peuple est pour lui un ensemble de groupes et d’individus qui n’ont besoin d’être liés ni par la langue ni par la race, mais par un sol commun. L’Europe peut avoir l’ambition d’une suprématie mondiale, et pour cela, une alliance avec l’Asie, et en particulier l’Extrême-Orient est nécessaire.
Ratzel définit les 7 lois universelles d’expansion spatiale des États :
- une croissance spatiale parallèle au développement de leur culture
- une expansion parallèle au renforcement de leur puissance économique, commerciale ou idéologique
- une extension par absorption ou assimilation d’entités plus petites
- la frontière est un organe vivant, matérialisant un état de fait