Héroine
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|[Dépistage de l’héroïne] |
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L’opium, extrait du pavot indien Papaver somniferum, fut utilisé à des fins thérapeutiques notamment en tant qu’analgésique depuis l’Antiquité jusqu’au début du XXème siècle. L’alcaloïde à l’origine des propriétés de l’opium est la morphine et a été isolé par Sertürner en 1819. L’héroïne ou diacétylmorphine est un opiacé semi-synthétique qui a été produit pour la première fois à partir de la morphine par acétylation en 1874 par le chimiste anglais C. R. Alder Wright. Cette substance extraordinaire était très utilisée à l’époque pour guérir les morphinomanes d’où son nom issu de l’allemand heroisch signifiant « héroïque ». Elle est à nouveau synthétisée en 1898 par Heinrich Dreser, un chimiste allemand de l’entreprise pharmaceutique Bayer qui l’exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose. L’héroïne fut alors présentée comme une substance d’administration aisée grâce à l’invention de la seringue hypodermique par Charles-Gabriel Pravaz. Cela a permis de l’utiliser par voie parentérale. Elle était de plus connue comme étant dépourvue de propriété d’accoutumance.
Cette véritable révolution de la thérapeutique des affections douloureuses avec l’abandon de l’usage de la morphine au profit de celui de l’héroïne constitue par ailleurs le point de départ de la toxicomanie aux opiacés moderne. A l’époque rien n’indiquait que l’héroïne allait devenir l’un des fléaux du XXe siècle. Pourtant Morel Lavallée le soulignait bien