Habiter - un concept débattu
263 mots
2 pages
Le mot « habiter », dont la racine est dérivée de la langue latine Habitare, est l’un des plus vieux et un des plus courants de la langue française. Depuis le XIe siècle, habiter signifie le fait de rester quelque part, d’occuper une demeure. Puis, au XVe siècle, le terme s’enrichit d’une nouvelle signification : « habiter un pays », c’est le peupler. Dès 1694, il figure dans les pages de la première édition du dictionnaire de l’Académie : « Faire sa demeure, faire son séjour en quelque lieu. Habiter un lieu1 ». La portée géographique est donc déjà là. Mais cette notion n’implique pas seulement la géographie, elle s’inscrit dans la philosophie, dans l’anthropologie, dans l’architecture, dans la sociologie, l’urbanisme, ou l’histoire. Elle traverse donc les sciences sociales et humaines du XXe siècle. Ce choix, outre l’évolution du concept, s’explique aussi parce qu’il est largement présent dans les programmes du secondaire, en particulier au collège. Par exemple, dans le nouveau programme de sixième, l’habiter est une clé de lecture et une vraie question pour la géographie. Il s’agit ainsi pour les élèves d’habiter leur « espace proche », d’appréhender l’ensemble de l’écoumène « là où sont les hommes », ou de découvrir ce que signifie habiter la ville, les espaces ruraux, les littoraux, les espaces à forte contrainte, et ce partout dans le monde.
Il faut d’abord percevoir les évolutions du sens de l’habiter d’un point de vue géographique, philosophique et sociologique. Ces évolutions aboutissent à la construction d’un véritable concept. Puis il faut expliquer ce qu’habiter veut dire en nous appuyant sur deux approches récentes : celles des géographes Mathis Stock et Olivier Lazarrotti.