Handicap moteur et incontinence

1240 mots 5 pages
Dr Marc Maury
Ancien médecin-chef du CRM de Fontainebleau. Vice-président de l‘APF

Handicap moteur et incontinence : aspects psychosociaux
Les déficiences sphinctériennes sont parmi les plus fréquentes atteintes associées à des déficiences motrices. À côté des aspects " médicaux ", ces déficiences entraînent un " handicap psychosocial " particulièrement important, abordé par ce texte issu d'une intervention aux entretiens de l'Institut Garches.

S'il fallait classer par ordre d'importance les répercussions du handicap sphinctérien, je mettrais en premier lieu le risque de retentissement sur les voies hautes (reins et uretères) parce qu'il peut mettre en jeu le pronostic vital, en second lieu, les répercussions psychosociales, qui, elles, mettent en jeu le pronostic social. C'est essentiellement de celles-ci qu'il est question ici, où nous sommes devant le handicap de situation.

VIVRE AVEC UNE INCONTINENCE URINAIRE
La plus fréquente de ces situations est sans doute l'incontinence urinaire, qui place souvent celle ou celui qui en est atteint devant un choix difficile, entre l'impudeur et la dignité : l'impudeur s'il veut expliquer les raisons organiques de ce genre d'accident et tenter de se faire excuser, la dignité qui peut consister tout simplement à feindre d'ignorer la chose. L'une comme l'autre n'évitent pas le sentiment fréquent d'humiliation, ni l'anxiété de la récidive qui peut conduire au refus de tout contact social et à une véritable claustration. En raison de leur anatomie, les femmes sont ici plus éprouvées que les hommes, qui ont davantage de moyens permettant d'obtenir ce qu'on appelle la continence sociale. De même, sont davantage pénalisés ceux qui ne peuvent se changer eux-mêmes, et qui, par conséquent, voient ajouter l'humiliation du change et de la toilette par un tiers, familier ou non, à celle du handicap lui-même.

Une situation à part, mais très fréquente, est celle des personnes âgées, qu'elles aient ou non une atteinte

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