Histoire de parfum
Du latin per-fumum, signifiant " à travers la fumée ", il a joué un rôle dans toutes les civilisations passant du sacré au profane. Chargé de transporter les prières des hommes jusqu·aux dieux ou instrument privilégié de la séduction, son histoire, passionnante, est liée au plus près à l·histoire des moeurs et des idées, chaque époque privilégiant une manière de se parfumer, une senteur parmi d·autres. Il a également suscité, à travers les siècles, une incroyable production d·objets précieux et raffinés en albâtre, faïence émaillée, céramique, verre, métaux ouvragés dont le luxe n·a d·égal que la beauté. Le mot parfum est apparu tardivement dans la langue française (aucune mention avant 1528). Dérivé du verbe fumer, il a d'abord évoqué des substances odoriférantes qui se brûlaient, par exemple l'encens, puis a pris son sens actuel au XVIIe siècle. Mais si le mot est récent, l'usage du parfum est très ancien, remontant à la plus haute Antiquité. De nombreuses tablettes cunéiformes nous montrent que l'usage et le commerce du parfum étaient connus dès les Sumériens. Tous les peuples antiques en ont fait une grosse consommation, notamment les Égyptiens (Alexandrie possédait d'importantes fabriques). Même s'il a eu aussi un usage profane, il était surtout utilisé lors de pratiques religieuses (offrandes aux dieux, embaumement des corps). Les techniques de production étaient rudimentaires, et le resteront jusqu'à la fin du Moyen Âge : les produits étaient broyés, pilés, bouillis, imprégnés de matières grasses, et on utilisait surtout des écorces, des résines, des racines ou des matières animales servant de fixateurs. La vedette était alors l'encens, produit d'abord à Oman, et qui a largement contribué à la création des royaumes d'Arabie. À titre d'exemple, l'encens est cité 118 fois dans la Bible, dont 113 dans l'Ancien Testament. Sont également cités à diverses reprises le cinnamome, l'acanthe, la myrrhe, le nard, l'aloès, le safran ou le roseau