L’esclavage est un phénomène mondial et plusieurs fois millénaire. Présent chez les premières civilisations occidentales, en passant par l’Antiquité et le Moyen-Âge, la servitude est, malheureusement encore, un sujet d’actualité. Répandu à travers le monde entier, l’esclavagisme fut souvent à la base d’une nécessité économique et guerrière. Pour le monde antique, l’esclave représente une force de travail inouïe. À l’apogée de Rome, on compte plus de vingt esclaves pour un seul citoyen1, ce qui entraînera une des premières révolte d’esclaves : celle de Spartacus, entre -73 et -71. Au Moyen-Âge, on compte trois protagonistes esclavagistes : le régime seigneurial, la traite slave musulmane, revendant des esclaves noirs en Égypte et finalement la France, qui vend ses esclaves blancs et chrétiens dans les ports du Maghreb. Même dans au sein des tribus africaines, l’esclavagisme était considéré comme une sentence et était socialement acceptée. Un débiteur trop endetté était passible d’être soumis à être esclave afin de rembourser sa dette.2 C’est entre autre pour cette propension à accepter d’ores et déjà l’esclavagisme que l’Afrique noire sera très attrayante pour les futures traites négrières. De plus, si on prend en compte le fait que l’Europe est civilisée, que l’on a épuisé les populations précolombiennes d’Amérique et que l’Orient est un partenaire commercial, il ne reste plus que l’Afrique, dont la situation géographique et culturelle en fait un bassin d’esclaves parfait pour les nouvelles colonies du Nouveau Monde. Voilà donc pourquoi débutent les traites négrières modernes, poussées par le développement du mercantilisme européen.

LE COMMERCE ET LES TRAITES NÉGRIÈRES Poussées par cet avènement économique mondial, ainsi que par le désir de trouver une nouvelle route vers l’Asie, l’ancienne voie étant abandonnée depuis la chute de Constantinople aux mains des Turques en 1453, les grandes puissances européennes se lanceront dans une exploration massive des