Jean Anouilh est né le 23 juin 1910 à Bordeaux. Son père est tailleur et sa mère musicienne. C’est dans les coulisses de ces casinos qu’il découvre les grands auteurs classiques : Molière, Marivaux et Musset. En 1920 il entre au collège Chaptal et se passionne très vite pour le théâtre. En 1921 et 1928, il fait des rencontres essentielles : celle de Jean Cocteau avec Les Mariés de la tour Eiffel et celle de Jean Giraudoux à travers sa pièce Siegfried.
Dans une agence de pub il rencontre jacques Prévert. Entre 1929 et 1930, Anouilh devient le secrétaire du comédien Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées Les relations entre les 2 hommes sont tendues : Jouvet sous-estime les ambitions littéraires de son employé.
Après quelques échecs, sa première vraie pièce, l’Hermine (1932), lui offre un succès d’estime, et il faut attendre 1937 pour qu’il connaisse son premier grand succès avec le Voyageur sans bagages, mis en scène par Georges Pitoëff. L’année suivante le succès de sa pièce la Sauvage confirme sa notoriété et met fin à ses difficultés matérielles. En 1938 il inaugure sa collaboration avec André Barsacq, avec le Bal des voleurs, qui sera son principal interlocuteur et metteur en scène, pendant plus de quinze ans. Pendant l’occupation, Jean Anouilh continue d’écrire (Eurydice, en 1942). Il ne prend position ni pour la collaboration, ni pour la résistance. Ce non-engagement lui sera reproché.
Après avoir lu et relu Antigone de Sophocle, il récrit la pièce à sa façon en 1942, le jour où furent placardées partout les Affiches Rouges. Il a dit : ça a été un choc pour moi, je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ». Inspiré du mythe antique, mais en rupture avec la tradition de la tragédie grecque, le personnage d’Antigone (interprété par Monelle Valentin la femme d’Anouilh) devient l'allégorie de la Résistance en s'opposant aux lois édictées par Créon / Pétain. Cette pièce connaît un grand succès