Histoire

2218 mots 9 pages
L’information et la communication ont toujours été des vecteurs de pouvoirs dominants, de pouvoirs alternatifs, de résistances et de changements sociaux. L’emprise sur l’esprit des gens – que la communication favorise – est un enjeu fondamental. C’est seulement en façonnant la pensée des peuples que les pouvoirs se constituent en sociétés et que les sociétés évoluent, changent.

La répression physique ou mentale est certes une dimension importante du pouvoir dominant, mais, si un peuple modifie radicalement sa vision des choses, s’il pense autrement et par lui-même, il n’est pas de pouvoir qui puisse s’y opposer.

Torturer un corps est bien moins efficace que façonner un esprit. Voilà pourquoi la communication est la pierre de touche de la puissance. La pensée collective (qui n’est pas la somme des pensées individuelles en interaction, mais une pensée qui absorbe et diffuse tout dans l’ensemble de la société) s’élabore dans le champ de la communication. En effet, c’est de ce dernier champ que viennent les images, les informations, les opinions, et c’est par le biais de mécanismes communicationnels que l’expérience est diffusée et transmise à un niveau collectif.

Tout cela s’applique avec plus de force à nos sociétés, que les réseaux de communication traversent à tous les niveaux, du global au local et du local au global. En conséquence, les relations au pouvoir dominant, élément constituant de toute société et déterminant ses évolutions, sont de plus en plus élaborées dans la sphère de la communication.

Dans la société contemporaine, la politique revêt immédiatement une dimension médiatique. La matière du système politique et même les décisions qui en émanent constituent une scène pour les médias, qui cherchent à obtenir le soutien des citoyens ou, au moins, à atténuer leur hostilité.

Cela ne signifie pas que le pouvoir se trouve inconditionnellement aux mains des médias, ni que le public se détermine en fonction de ce que ceux-ci leur suggèrent. Les

en relation