Histoire
Apporter une véritable réponse à la désertification médicale : c'est l'ambition de la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui devait présenter, jeudi 13 décembre, à Scorbé-Clairvaux (Vienne), un plan de lutte. Il prend la forme de douze engagements avec un effort particulier sur la formation des jeunes pour les inciter à s'installer dans les territoires isolés. Des mesures déjà esquissées par l'ancienne majorité mais dont la ministre affirme qu'elles n'étaient pas appliquées.
Pourquoi avoir renoncé aux mesures de contrainte ?
Je n'ai pas le souvenir d'avoir jusqu'ici entendu une réelle volonté de régler le problème des déserts médicaux. C'est pour cette raison que l'idée de la coercition, c'est-à-dire le fait d'imposer au médecin le lieu de son installation, est apparue. On peut être contre le laisser-faire sans être pour la coercition. La contrainte ne marchera pas. Elle pèserait uniquement sur les nouvelles générations et serait contournée puisque les jeunes médecins choisissent en majorité le salariat. Je souhaite donc privilégier l'incitation à l'installation, ce qui suppose de proposer aux jeunes médecins de nouvelles conditions d'exercice.
Comment allez-vous procéder ?
Je propose un pacte autour de trois priorités : faciliter l'installation des jeunes médecins, changer les conditions d'exercice et investir dans les territoires isolés.
Tous les étudiants effectueront un stage en cabinet de médecine générale. Les bourses pour les étudiants qui s'engagent à exercer quelques années dans un territoire sous-doté ont été créées il y a trois ans, et seulement 350 ont été signées. Je porterai ce nombre à 1500 d'ici 2017, grâce à la mobilisation des Agences régionales de santé (ARS) qui devront aller à la rencontre des étudiants.
Je veux sécuriser financièrement l'installation des jeunes médecins dans les territoires isolés pendant les deux premières années. Dans ce cadre seront installés, en 2013, 200 "praticiens territoriaux de médecine