Histoire
Le droit à Rome se manifeste dans la résolution de cas particuliers, des cas réels mais parfois aussi des cas imaginaires. Les normes juridiques sont donc dégagées par les juristes progressivement par voix d’abstraction à partir de cas concrets. Autrement dit, à l’inverse de ce que nous connaissons aujourd’hui, les règles générales émergent de la considération de cas d’espèce. Dans cette démarche, les controverses entre juristes jouent un rôle essentiel. Sur un même point de droit, les réponses des juristes peuvent être discordantes voire contradictoires, c’est à la suite de ces discussions, de ces oppositions qu’une solution finit par l’emporter sur les autres. Toutes les notions générales différentes du droit romain sont donc issues de l’étude des cas particuliers, si le droit romain est un droit né de la pratique, il est aussi un droit théorique.
A. Un droit théorique
a. Le droit, objet de réflexion
Faire du droit l’objet d’une réflexion théorique suppose au préalable que les concepts de base ont été définis. Ces concepts définis doivent être classés les uns par rapport aux autres, après quoi seulement il est possible de décrire les règles qui organisent l’ensemble du système.
Les philosophes grecques en particulier Aristote, ont très largement insisté sur la nécessité de donner avant toute démarche intellectuelle une définition claire. S’agissant des juristes romains, ce préalable de la définition n’est venu que tardivement seulement au 2ème siècle après JC, période de systématisation du droit. Ces définitions proposées par les juristes romains ne sont pas des définitions de théories pures, ces définitions sont comme l’aboutissement d’une démarche pratique conduisant à élargir systématiquement les définitions précédentes pour aboutir à la définition la plus large possible. Il ne suffit pas pour théoriser le droit de définir les notions, il faut encore les situer les unes par rapport aux autres, càd les