Historien et analyste politique
LE GRAND MAL DES INDÉPENDANTISTES
Une incapacité atavique à secouer le joug de l’annexion et à s’unir solidement autour d’une même doctrine de l’indépendance
Chronique du jeudi 3 novembre 2005
Source : http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs5/229.html
« Le problème majeur des Québécois, c’est qu’ils sont incapables de concevoir l’indépendance elle-même. »
(Bruno Deshaies)
Les Québécois mènent de beaux combats politiques. Ils récidivent quotidiennement sur un sujet ou sur un autre. La lecture des nouvelles à cet égard devient même épuisante et démoralisante. Que d’événements se sont produits depuis le scandale des commandites jusqu’à Michaëlle Jean en passant par le déséquilibre fiscal et toutes ces luttes de minoritaires sur des sujets plus ou moins captivants et qui laissent les Québécois dans l’expectative du grand événement consolateur qui les libérera de leurs chaînes en or. Implacable réalité de l’histoire !
Avec la publication du rapport du juge Gomery, les Québécois-Français feront leurs choux gras du scandale qu’ils dénoncent. Ils auront l’impression, comme Gilles Duceppe et le Bloc québécois de faire l’histoire. Ils auront beaucoup de questions à poser. Ils attendront des réponses qui ne viendront jamais, mais ils auront eu la consolation d’avoir fait quelque chose. Le grand mal de beaucoup d’indépendantistes consiste souvent à prendre des vessies pour des lanternes. Par exemple, selon eux, le référendum de 1995 n'est pas une défaite, mais un grand pas en avant, presque une victoire ! En effet, les souverainistes péquistes passent leur temps à répéter qu’on leur a volé le référendum de 1995 et affirment que, dans les faits, ils l’auraient gagné. C’est étrange.
« LA VRAIE QUESTION DE L’INDÉPENDANCE CONSISTE DONC À SAVOIR SI LES QUÉBÉCOIS EUX-MÊMES VEULENT RENVERSER LE PROCESSUS D’ANNEXION ET DE REMPLACEMENT PAR L’AGIR PAR SOI COLLECTIF DE TOUTE LA