La consititution
Cette Constitution marque probablement les limites d’une concentration personnelle des pouvoirs et semble ainsi préluder, pour la première fois dans l’histoire marocaine, à un début de consensualisme politique, même si son avènement continuait à nourrir un certain scepticisme quant à la capacité du système à rendre effectif un train de réforme large et ambitieux. Car le consensus alimenté par des formes de discours et consolidé par l’apparition de pratiques de dialogue n’intéressait alors qu’une partie du corps politique et social (syndicats traditionnels, partis récemment crées). De plus, si le processus entrepris durant la décennie 1990 semble réel, sa traduction, dans la vie de tous les jours, par des comportements fondés sur l’éthique de la confiance et la participation reste relativement lente.
Le soutien apporté par l’opposition au texte constitutionnel de 1992, même si elle n’avait pas participé à son élaboration est significatif. Et l’importance de l’événement réside moins dans sa portée à court terme que dans sa valeur symbolique, car c’est la première fois en près de quarante ans qu’un début d’accord a vu le jour entre la Monarchie et l’opposition. Si la Koutla (USFP, Istiqlal et PPS, à l’exception de l’OADP) a accepté la réforme politique proposée, ce n’est pas parce qu’il s’agit de la meilleure offre faite jusqu’à présent par le pouvoir, mais probablement par pragmatisme pour débloquer une situation dualiste qui a caractérisé l’histoire politique du Maroc, et permettre à l’opposition d’assumer la responsabilité de gouverner, afin d’échapper à l’usure à laquelle la soumet son maintien dans un rôle d’opposition.
Et même si cette entrée ne bénéficiait