horloge
Au XIXème siècle, de nombreux poètes expriment dans leurs œuvres un sentiment de mélancolie et de tristesse lié au profond changement que connaît la société française durant ce siècle. On le nomme le mal du siècle.
Charles Baudelaire poète symboliste, n’échappe pas à ce mal être. Dans son œuvre principale intitulée Les Fleurs du mal et plus particulièrement dans la section « Spleen et Idéal » qu’il publie en 1857, il consacre de nombreux poèmes à l’expression de ce malaise, comme dans « L’horloge » où le poète exprime l’une de ses plus grandes angoisses, la fuite du temps qui mène à la mort.
Ainsi dans ce poème composé de six quatrains, soit 24 alexandrins qui rappellent les 24 heures d’une journée, le poète donne vie à cet objet banal qui symbolise le temps : l’horloge.
De quelle manière Baudelaire exprime-t-il ici son mal-être face au temps qui passe ?
Nous montrerons tout d’abord comment le temps est mis en scène de manière dramatique puis que le combat entre l’homme et le temps est inégal.
Dans ce poème, le poète donne vie à une horloge qui de simple objet du quotidien devient un être vivant et cela dès le premier vers : « Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, ». Comparée ici à un « dieu », l’horloge se situe au delà de l’humanité, c’est un être supérieur qui présente tout d’abord des caractéristiques humaines. Ainsi il possède un « doigt » (v.2) qui une métaphore de l’aiguille, un « gosier » (v.14) et une « voix ».
En effet, afin de rendre encore plus concrète l’image de l’horloge, le poète lui donne la parole à travers une prosopopée dès le vers 2 où elle parle et s’adresse à l’homme directement : « Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !... ». Elle s’adresse encore à l’homme du vers 13 à la fin, « (Mon gosier de métal parle toute les langues)… ». Puis ce sont les notions de temps qui se mettent à parler, au v.9 « la Seconde Chuchote : » et au v.11 « Maintenant dit : ». Ainsi comme