Hugo et jeune nerval
Séance du 24 janvier 1998
Exposé de Françoise Sylvos : Hugo et le jeune Nerval
Les points de contact entre les deux écrivains sont si nombreux qu'il serait présomptueux de rechercher ici l'exhaustivité. Il s'agira pourtant de cerner les relations humaines ayant pu s'établir entre Nerval et Hugo, de montrer les relations d'intertextualité entre certaines oeuvres des deux écrivains, les coïncidences thématiques attestant un intérêt commun pour une seule et même cause... Elles sont pléthoriques. Pour ma part, les comparaisons concernent avant tout des oeuvres publiées en 1830 ou peu après. En l'occurrence, il s'agira ici d'un Nerval lecteur de Hugo 1 bien plus que du contraire.
1. Quelques éléments chiffrés
Le nom de Victor Hugo est très présent sous la plume de Nerval du début à la fin de sa carrière littéraire. Les noms d'écrivains d'une fréquence similaire sont ceux des amis proches de Nerval : il s'agit de Théophile Gautier et d'Alexandre Dumas. D'autres grands noms détiennent la palme : ceux de Shakespeare, de Molière, de Rousseau, de Voltaire, de Goethe et de Scribe, vivante antithèse de Hugo, dans la critique dramatique de Nerval. Le nom de Victor Hugo apparaît à 92 reprises, celui de Charles est mentionné une fois. Les relations de Nerval semblent s'être étendues à la famille de Hugo. Leurs cercles respectifs, grand et petit cénacles, avaient des points de tangence. Un fait notable : les occurrences du nom de Hugo sont concentrées dans la première moitié de l'oeuvre et de la vie de Nerval, celle qui va de
1. C'était déjà le titre du mémoire de maîtrise de M. Bernard dirigé par A. Laster, Nerval Lecteur de Hugo, Bibliothèque de
français de Paris III.
1826 à 1849. Les références à Hugo sont sensiblement moins nombreuses par la suite : elles sont au nombre de 21. A cela, deux raisons : l'activité journalistique de Nerval perd de son intensité à partir de la révolution de 1848, essentiellement pour des raisons extérieures,