Huit femmes
Huit Femmes est un film adapté de la pièce de théâtre de boulevard du même nom de Robert Thomas (1958) et réalisé en 2002 par François Ozon. Avec son casting de choc, huit grandes comédiennes françaises dont Catherine Deneuve, Isabelle Hupert et Fanny Ardent, le film obtiendra de nombreuses nominations au Césars et une récompense au Festival de Berlin. L'action se déroule dans les années 1950, dans une grande maison bourgeoise, une famille se retrouve pour y fêter Noël mais un évènement macabre vient troubler les fêtes : le père de famille (le seul et unique homme de la maison) est retrouvé mort dans son lit, un couteau planté dans le dos. Chacune des femmes a un mobile et un alibi, les accès à la maison étant coincés par la neige l'une d'entre elles est forcément la coupable. La séquence étudiée est située à la fin de la première demie heure, l’enquête a donc déjà commencé, les personnages commencent à se livrer mais surtout la huitième femme fait son apparition, Pierrette, la sœur de Marcel. Les huit femmes sont désormais au complet. Cette séquence est donc déterminante dans la relation que vont entretenir les personnages et représentative de l'effet de catalyse qui s’installe entre eux. Durant la séquence elles vont une à une tenter de s’accuser puis vont s’unir contre une : Pierrette. Nous tenterons de montrer à travers l’étude de cette séquence comment la thématique de l'enfermement facilement représentable au théâtre est-elle traduite au cinéma et comment elle peut être moteur d’exclusion ou de regroupement dans le cadre des relations humaines. De cette séquence nous étudierons le rythme et la structure temporelle qui y jouent un rôle déterminant puis nous nous intéresserons à la manière dont l’enfermement est retranscrit dans l’extrait avant d’analyser les relations entre les personnages, les alliances qui se font et se défont.
Le rythme et la structure temporelle ont donc un rôle important dans cette séquence car ils permettent de