Humoriste et opinion publique
Les professionnels de l'humour semblent bénéficier ces derniers temps d'un succès important, que favorise, peut-être, l'atmosphère de crise et les inquiétudes sociales. Ce regain de popularité a même conduit les politiques à éveiller la méfiance du public sur l'influence jugée trop importante des humoristes et autres marionnettistes. Les comiques influencent-ils l'opinion ? Si oui leur rôle est-il trop grand ? Nous verrons que l'influence des humoristes reste limitée même s'ils peuvent contribuer à renforcer des tendances et qu'elle ne s'exerce pas de la même manière dans tous les domaines. (une introduction de base avec les ingrédients principaux : sujet/ probléme/ plan)
D'abord il convient de situer les choses à leur juste place: il peut être commode pour un homme politique en difficulté de gonfler l'importance des humoristes mais les comiques ne changent pas l'histoire, les révolutions (politiques, scientifiques, artistiques etc) ne partent pas du guignol ou du music hall…
En général, les humoristes n'ont pas vocation à philosopher ou à militer plus que d'autres. Ils sont souvent ; eux-mêmes, les produits de l'époque et des modes. A quelques exceptions près –mais ici comme ailleurs les vrais novateurs sont rares- ils reprennent, amplifient, utilisent des idées déjà en place dont la naissance ne leur doit rien. L'humoriste s'amuse de l'air du temps, le caricature parfois mais ne le crée pas. D'ailleurs, à supposer qu'il ait des idées neuves, il n'influence guère les gens.
La plupart du temps le public rit et retransmet, avant tout, ce qui va dans le sens de ses opinions. Les caricatures sociales ou politiques par exemple amusent souvent les gens en fonction des idées qui les ont conduits à tel spectacle et pas à tel autre. On peut,par exemple, supposer qu'il y a bien peu de partisans du ministre E.Besson parmi les spectateurs de S.Guillon, peu d'électeurs du front national riant aux éclats devant les sketches de G.Bedos etc