Hématome rétroplacentaire
1. La délivrance physiologique
La délivrance évolue en trois temps : le décollement placentaire, l’expulsion du placenta et l’hémostase. La phase de décollement se trouve sous la dépendance de la rétraction utérine. La rétraction utérine est un phénomène passif et permanent entraînant une réduction de la taille de l’utérus, compensée par une augmentation de l’épaisseur des parois. Cet épaississement respecte la zone d’insertion placentaire qui reste mince. Il en résulte un enchatonnement physiologique du placenta.
C’est alors un phénomène actif qui va provoquer le décollement. Dix minutes après la naissance, les contractions s’intensifient et provoquent le clivage de la caduque. Lors de ce clivage, les vaisseaux maternels sont sectionnés déterminant des foyers hémorragiques qui forment l’hématome rétroplacentaire physiologique qui va lui-même parfaire le décollement. Sous l’effet des contractions utérines et par son propre poids, le placenta tombe dans le segment inférieur qui se déplisse soulevant le corps utérin. L'hémostase est essentiellement assurée par la contraction utérine. Au niveau de la zone d’insertion placentaire, les vaisseaux maternels se retrouvent enserrés et collabés par la contraction active des fibres du myomètre réalisant une sorte de garrot physiologique. La compression des artères spiralées limite de ce fait l’hémorragie intra-utérine tandis que la compression des sinus veineux va s’opposer à l’intrusion de liquide amniotique, de débris tissulaires d’air et de substances thromboplastiques dans la circulation maternelle.
Secondairement, à l’oblitération des vaisseaux, une thrombose vasculaire va se créer. Celle-ci est favorisée par les différentes modifications de l’hémostase survenues au cours de la grossesse (augmentation progressive des facteurs de la coagulation, diminution de la capacité de fibrinolyse) et lors de la délivrance. Au moment du décollement placentaire, sous l’effet d’une