idées synthèse sur l'échange
Platon, La République, Livre II.
Ce qui donne naissance à une cité, repris-je, c'est, je crois, l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même, et le besoin qu'il éprouve d'une foule de choses ; ou bien penses-tu qu'il y ait quelque autre cause à l'origine d'une cité ?
Aucune, répondit-il.
Ainsi donc, un homme prend avec lui un autre homme pour tel emploi, un autre encore pour tel autre emploi, et la multiplicité des besoins assemble en une même résidence un grand nombre d'associés et d'auxiliaires ; à cet établissement commun nous avons donné le nom de cité, n'est-ce pas ?
Parfaitement.
Mais quand un homme donne et reçoit, il agit dans la pensée que l'échange se fait à son avantage.
Sans doute.
Eh bien donc ! repris-je, jetons par la pensée les fondements d'une cité ; ces fondements seront, apparemment, nos besoins.
Sans contredit.
Le premier et le plus important de tous est celui de la nourriture, d'où dépend la conservation de notre être et de notre vie.
Assurément.
Le second est celui du logement ; le troisième celui du vêtement et de tout ce qui s'y rapporte.
C'est cela.
Mais voyons ! dis-je, comment une cité suffira-t-elle à fournir tant de choses ? Ne faudra-t-il pas que l'un soit agriculteur, l'autre maçon, l'autre tisserand ? Ajouterons-nous encore un cordonnier ou quelque autre artisan pour les besoins du corps ?
Certainement.
Donc, dans sa plus stricte nécessité, la cité sera composée de quatre ou cinq hommes.
Il le semble.
Document 2
Aristote, Ethique de Nicomaque, Livre V, chapitre 5.
Quant au fait que c'est le besoin qui maintient la société, comme une sorte de lien, en voici la preuve : que deux personnes n'aient pas besoin l'une de l'autre, ou qu'une seule n'ait pas besoin de l'autre, elles n'échangent rien. C'est le contraire si l'on a besoin de ce qui est la propriété d'une autre personne, par exemple du vin, et qu'on donne son blé à emporter. Voilà pourquoi ces produits doivent être