Idéologie et terreur- hanna arendt
Lors d'un séjour linguistique dans le Massachusetts, Hannah Arendt écrit à Jasper, un professeur par lequel elle a été largement inspirée : « Il existe vraiment ici quelque chose comme la liberté (...). La république n’est pas une vaine illusion, et le fait qu’il n’y ait pas d’État national ni de véritable tradition nationale ([...] dans une mesure importante, (...) ne constitue pas même un idéal, encore moins une réalité) crée une atmosphère de liberté ou, du moins, exempte de fanatisme. ».
Hannah Arendt née Johanna Arendt en 1906, issue d’une famille juive, et décédée en 1975, se définit elle-même comme professeur de théorie politique, puisque pour elle la philosophie politique est morte avec la 11ème thèse sur Feuerbach de Marx. En 1924, après avoir obtenu son Abitur , elle se lance dans des études universitaires de philosophie, théologie et philologie classique où elle est l'élève d'Heidegger, Husserl et Jaspers. Participante de l’accueil des refugiés fuyant le nazisme lors de son arrivée en France en 1933, Hannah Arendt sera alors internée 7 ans après au camp de Gurs avec d’autres apatrides. Elle s’échappera du camp et parviendra à obtenir un visa pour le Portugal, ce qui lui permettra de fuir les lois anti-juives et de rejoindre les Etats Unis en mai 1941. Installée à New York et devant gagner sa vie, elle envisage de devenir assistante sociale mais finira par collaborer avec plusieurs journaux. Après la Seconde Guerre mondiale, elle retourne en Allemagne où elle s’investira pour une association d'aide aux rescapés juifs. Hannah Arendt sera naturalisée citoyenne des Etats Unis en 1951 et y entamera une carrière universitaire en tant que conférencière et professeur de philosophie politique (dans les universités de Berkeley, Princeton, Columbia et Brooklyn). C’est à cette même année qu’elle publie son premier ouvrage intitulé Les Origines du Totalitarisme.
Dont nous allons étudier un extrait issu du troisième tome, Le Système