«Il faut en finir avec l’absurdité du tout-gratuit à l’université»
- L’Economiste: Vous négociez actuellement l’implantation de plusieurs établissements étrangers au Maroc. Avez-vous un échéancier précis à ce sujet?
- Lahcen Daoudi: Ce qui est sûr, c’est que ce ne sera pas pour la prochaine rentrée de septembre. Par contre, je peux vous assurer que quelques établissements seront prêts à l’ouverture de l’année 2013/2014. Il faut du temps pour construire des bâtiments, nous avons mobilisé le foncier à Rabat et Casablanca. Dès que nous aurons finalisé l’accord lors de la venue de ma collègue française en septembre, nous démarrerons les travaux de construction des premiers établissements. L’objectif c’est d’en ouvrir quelques uns dans un an, au moins une école de commerce. Avec les Espagnols, nous travaillons sur la faculté de médecine de Tanger et une école supérieure de technologies à Sidi Ifni. Ils vont nous restituer un bâtiment à Tétouan que l’on pourrait affecter à une école d’architecture. Les Russes nous pressent, nous allons leur attribuer 20 hectares à Casablanca où ils implanteront une grande université. Les cours seront dispensés en anglais et en russe.
- Ces partenariats visent-ils à sortir le système public de l’immobilisme?
- Oui, c’est un peu cela aussi. L’objectif est de créer de l’émulation dans le système, de le faire bouger. Le public est ce qu’il est. Il a ses avantages et ses défauts. Aujourd’hui, nous avons un autre problème grave, celui du tout-gratuit des études supérieures dans notre pays. Nous ne pouvons plus continuer dans cette logique. Avec ses contraintes budgétaires, l’Etat n’a plus les moyens de financer indifféremment tout le monde.