Ile de déserte, un lieu chargé d'histoire en anjou
1181 « boscus deserte sub Rupforti » (le bois de Deserte sous Rochefort), ceci est la plus ancienne mention de ce lieu, figurant dans les archives de l’Hôtel Dieu d’Angers.
Désert, dont le nom originel est Deserte, a le sens ici de solitude, alors que d’autres lieux-dits de ce nom désignent des zones de défrichement.
C’était une île recouverte d’une forêt dense, peuplée de nombreux animaux sauvages, difficile d’accès, type même de la solitude forestière. Le Goff, dans « Un autre moyen Age » indique que l’on trouve souvent au moyen Age les thèmes du ‘désert forêt’ où s’installent les ermites pour méditer, loin de l’agitation des villes et villages.
Saint Bernard (1200) écrit : « les forêts t’apprendront plus que les livres. Les arbres et les rochers t’enseigneront des choses que ne t’enseigneront point les maîtres de la science… ».
Cette île était une dépendance du domaine de la famille d’Anjou jusqu’au XII°siècle. Vers 1181-1183, le comte Henri II Plantagenêt, aussi roi d’Angleterre, dans une cour plénière tenue au Mans, en dota l’Hôpital Saint Jean Baptiste d’Angers nouvellement fondé.
« Chez les anciens, une simple parole, un serment et même une charte ne suffisaient pas pour opérer la translation ou l’investiture ; il fallait y joindre un symbole déterminé par les lois et les coutumes, ayant une certaine affinité avec l’objet donné ou vendu. Ainsi une glèbe (motte de terre) ou un gazon pris dans un domaine et posé dans les mains du nouveau propriétaire, était le signe de la mutation et pour indiquer qu’on ne transmettait pas seulement le sol, mais encore toutes ses productions, on y ajoutait un bâton, symbole du commandement, et quelquefois un couteau ou un glaive pour signifier le droit d’abattre, d’expulser, de couper, de moissonner. Un anneau, une bannière, une crosse et même les cordes des cloches servaient encore de symboles de translations, suivant la nature du bien ou de la dignité transférés. Le donataire ou l’acquéreur conservaient