Illusions perdues
(la pagination est celle du “Livre de poche”)
Intérêt de l’action
Les deux premières parties ont été rédigées par Balzac en 1837 et 1838, la troisième en 1843
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Genre de l'histoire : Parlant d’”Illusions perdues” à la princesse Belgiojoso, Balzac lui écrivit le 2 mars 1843 : «C’est l'oeuvre capitale dans l'oeuvre». C'est en effet un roman d'une importance essentielle, le sommet de “La comédie humaine”, d’abord à cause de sa place dans la vie de Balzac : il a porté “Illusions perdues” pendant huit ans ! Si l’on considère, d'autre part, que sa production la plus intense va de 1829 à 1847, l'élaboration de cette oeuvre est exactement au centre. De sorte qu’”Illusions perdues” n’est pas seulement une fresque, un roman de transition, comme on l’a dit : Balzac, en l’écrivant (et surtout la deuxième partie) a vu, d’une manière géniale, répétés dans des miroirs en enfilade, les destins de presque tous les personnages de “La comédie humaine”. Mais c’est surtout le roman où il a mis le plus de lui-même, celui qui est le plus directement autobiographique.
Si Balzac peut être considéré comme le créateur du réalisme moderne dans le roman, c'est par “Illusions perdues”, plus encore que par tout autre roman de “La comédie humaine”, car il présente une action longue, importante, une tranche de vie essentielle dans l'existence des personnages. Bien que situé dans l'Histoire, mêlant habilement les personnages réels (mais qui ne sont pas au premier plan) et les personnages fictifs, s’employant à accréditer la fiction (page 291), le récit évite de tomber dans la chronique comme dans la monographie ou la satire. C’est ici qu’apparaissent avec le plus de force et de pureté les caractéristiques du génie balzacien : le don de comprendre le réel, de pénétrer jusqu'aux forces secrètes qui le dominent et de le reconstruire ensuite en un univers nouveau.
“Illusions perdues” est aussi un roman d’apprentissage, un roman d’initiation.
Originalité : Même si, à l’inverse