Illusions perdues
Illusions perdues est un des plus longs romans de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Pour beaucoup, dont Marcel Proust, ce livre est aussi le meilleur de Balzac[1]. Il a été publié en trois parties entre 1836 et 1843 : les Deux Poètes, Un grand homme de province à Paris et Ève et David. Il fait partie du vaste ensemble des « études de mœurs », et plus précisément des Scènes de la vie de province.
Inspiré à Balzac par son expérience d’imprimeur, il raconte l’échec de Lucien de Rubempré, jeune provincial épris de gloire. Le parcours malheureux et nourri d’impardonnables faiblesses du « grand homme de province » (périphrase récurrente), alternativement héros et antihéros, est sans cesse aggravé par les contrepoints de deux cercles vertueux : la famille de Lucien et le Cénacle des vrais grands hommes. Les « illusions perdues » sont celles de Lucien face au monde littéraire et à son avenir, mais aussi celles de sa famille envers ses capacités et ses qualités humaines.
Thème
Le roman comprend trois parties : L’action se déroule sous la Restauration. • Les Deux poètes
C’est la partie la plus courte. Elle est située à Angoulême. David Séchard, fils d’un imprimeur, est lié d’une amitié profonde avec Lucien Chardon, jeune homme beau et lettré. Le père de David (type de l’avare rejetant le passage de génération) revend à son fils son imprimerie à des conditions très défavorables. David, qui a peu de goût pour les affaires, est proche de la ruine. Cependant, il parvient à subsister grâce au dévouement et à l’amour de sa femme, Ève, qui est la sœur de Lucien. Il recherche en secret un procédé permettant de produire du papier à faible coût et de meilleure qualité. Lucien, lui, se noue avec une femme de la noblesse, madame de Bargeton, qui voit en lui un grand talent de poète : il voit en elle sa Laure et, à l’imitation de Pétrarque, lui voue un recueil de sonnets. Elle l’introduit dans sa société et s’éprend de lui. Cet amour inconsommé entre un