Immigration en corée
ÉTRANGERS EN CORÉE DU SUD, ENTRE ACCUEIL ET REJET
ARNAUD LEVEAU
P
our contrebalancer le vieillissement important de sa population, la Corée du Sud s’ouvre, depuis une dizaine d’années et pour la première fois de son histoire, à l’immigration, essentiellement en provenance des communautés coréennes de Chine et d’Asie centrale mais aussi depuis quelque temps aux populations défavorisées d’Asie du Sud-Est. En 2010 le nombre total d’étrangers (y compris les expatriés occidentaux, japonais et taïwanais, les militaires américains et leurs familles ainsi et les conjoints étrangers de ressortissants coréens) était estimé a un peu plus d’un million deux cents soixante mille personnes, ce qui représente un peu plus de 2 % de l’ensemble de la population coréenne. Le ministère de l’Administration publique et de la Sécurité estimait en janvier 2011 qu’il y avait 553 000 travailleurs étrangers, 141 600 conjoints étrangers et 86 900 étudiants étrangers dans le pays. Il est toutefois difficile de connaître le nombre exact de travailleurs étrangers présents dans le pays, car plus de la moitié des immigrés originaires d’Asie du Sud-Est y travailleraient clandestinement.
CORÉES FUTURES
Étrangers en Corée du Sud, entre accueil et rejet
Une immigration professionnelle
La plupart des ouvriers étrangers sont employés par de petites entreprises manufacturières dans des secteurs souffrant d’un manque de main-d’œuvre locale (textile, pêcherie, plastique, machinerie électrique). À l’image de ce qui se passait au Japon dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les emplois occupés par des étrangers sont souvent considérés comme dangereux et peu rémunérateurs et appelés sur place les emplois « 3D » (pour dirty, difficult and dangerous) (1). Les autorités coréennes ont lancé en 1993 un programme de revitalisation de l’économie dont l’objectif était de permettre au pays d’entrer de plain-pied dans la mondialisation en promouvant les privatisations et la