Immoraliste de gide
(Gide, 1897, 1935rééd.1980 : 205). ; mais
« […] il me parut haïssable […] tout ce qui tend à faire del’homme un ennemi de soi-même et ou d’autrui, les semailles de la discorde […] »
(Gide,1897, 1935 rééd.1980 : 229).
« Que l’homme, jusqu’aujourd’hui, n’ait pu s’élever au(…) bonheur, qu’aux dépens des autres, qu’en s’installant sur eux, voilà ce que nous nedevons plus admettre »
(Gide, 1897, 1935 rééd.1980 : 223), décida-t-il finalement.C’est donc à cette renonciation à soi et surtout à la morale du dénuement que l’ondoit rattacher sa doctrine du bonheur altruiste comme unique bonheur possible et,également, l’impossibilité de la joie qui nuit à autrui que nous avons discutés dans lasection 2.2.2. du chapitre précédent (pp.70-71) et dans les sections 3.1.3., 3.1.4. du présent chapitre. C’est pourquoi Gide arrive à cette idée (sartrienne, dit-on !) de la liberté par la responsabilité exposée dans Les Caves et du droit de l’individu comme(heureusement, chez Gide) limité par le droit d’autrui, qui apparaît dans son L’immoraliste
. C’est toujours à l’intermédiaire de cette conception particulière du bonheur que se justifient ses actes d’altruisme et de charité (comme ceux concernant lerégime colonial de Congo et de Tchad) et ses convictions évangéliquement – communistes qui résistent à sa répudiation du stalinisme. Ses fortes convictions orientéesvers la gauche sociale et la protection du
« grand nombre »
(Gide, 1897, 1935 rééd.1980 :223), en dépit de sa propre position sociale et financière (qui ne justifierait aucun souci personnel dans ce sens), déterminèrent ses actes généreux et ses plaidoiries humanistesqui lui reportèrent finalement le Prix
Nobel
en 1947.Il écrivait en ce sens dans ses Nouvelles nourritures à propos de ses propensionscommunistes :
« Tous les arguments de ma raison ne me retiendront pas sur la pente ducommunisme. Sur cette pente, qui m’apparaît une montée, ma