Incapacité
Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes successives, en particulier par la lente mais néanmoins violente soumission des Saxons païens (772-804). Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l'origine, dans son vaste empire, du brillant mouvement ultérieurement qualifié de renaissance carolingienne.
Son œuvre politique immédiate ne lui survit pas longtemps ; d'ailleurs, il est à noter que Charlemagne lui-même, respectueux de la tradition germanique en matière "successorale", avait prévu le partage de l'Empire entre ses trois fils, dès 806[2]. L'empire ne sera finalement partagé, entre ses trois petits-fils qu'au traité de Verdun en 843. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la division de l'Europe en États-Nations rivaux condamnent à l'impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l'empire universel de Charlemagne, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d'Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, ou encore Napoléon Ier, hanté par l'exemple du plus éminent des Carolingiens[3].
Pourtant, Charlemagne peut être considéré comme le « Père de l'Europe » avant l’heure[4],[5],[6], pour avoir assuré le regroupement d'une partie notable de l'Europe occidentale, et posé les principes de gouvernement dont ont hérité les grands États