Incipit de camus
I/Une écriture désincarnée
-Omniprésence du « je », énormément de marqueurs temporels « aujourd’hui » « hier» « demain ». Ils font tendre le texte vers un journal intime. Emploi du passé composé, donc proximité du texte avec le discours qui nous donne à voir l'intériorité du personnage et d'une conscience. On devine que l'action se passe à Alger d'où l'illusion du journal intime donc gage de vérité, pas de soupçon du lecteur. Phrases très simples « 3 dernières lignes ». Ecriture parfois sous forme de notes « cela ne veut rien dire» « toujours à cause de l'habitude» « c'était vrai ». Succession d'actions mécanisées. Absence frappante de mots de liaison qui crée l'illusion d'une succession d'actions mécanisées. Le premier malaise arrive rapidement. Une succession d'événements très brève, car les faits sont consignés de la façon la plus épurée possible. « l'asile est à deux km. j'ai fait le chemin à pied. j'ai voulu voir maman tout de suite. ». Le lecteur se trouve face à un genre romanesque inhabituel et perd ses repères .
-La description est également source de malaise. Ou plutôt l'absence de description. Les personnage ne sont pas décrits. La mère décédée ne fait l'objet d'aucune description, alors qu'elle est au centre de la narration. Les lieux ne sont pas non plus décrits. Donc les actions n'en prennent que plus d'importance car le récit se concentre sur leur enchaînement. Chaque événement est vu à travers les yeux du narrateur. L'absence de description s’accompagne d'absence