Incipit de l'etranger d'Albert Camus
Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie, et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin, dans l'Yonne. L’étranger paru en 1942, c’est le 1er roman d’Albert Camus est le 1er volet d’une tétralogie sur l’absurde. Ce roman valut à son auteur d’être reconnu comme l’un des grands romanciers du siècle. On lui décerna le prix Nobel de littérature en 1957.
La 1ere phrase de l’Etranger restera célèbre « Aujourd’hui maman est morte », elle donne aussitôt le ton du roman.
On verra en quoi cette plonger dans l’intériorité du narrateur est aussi une plonger dans une nouvelle conception du roman.
On va mettre en évidence que cet incipit ne répond pas aux attentes du lecteur.
I- Un incipit déroutant
a) Une entrée en matière étonnante
Le roman s’ouvre dans un incipit in medias res, la mort inaugurale de la mère sert d’élément déclencheur, la situation initiale est passée sous silence. Le recourt au mot « maman » suppose a lui seul une narration a la 1ere personne. Le roman s’ouvre sur une entrée brusque au sein d’un drame personnel. De plus l’adverbe « aujourd’hui » jette le lecteur au sein même de la situation d’énonciation.
b) Les déficiences du cadre spatio-temporel
Le roman pose un cadre spatio-temporel mais celui-ci ne semble pas exploité. En effet, des indications temporel et spatial précisent, ponctue le texte mais elles ne définissent pas un univers romanesque convainquant « aujourd’hui, demain, après-demain, hier » mais on ignore tout de cette aujourd’hui qui sert à définir toute la chronologie. Des noms de lieu sont évoqués « Alger, marengo » mais il n’y a pas la moindre description de ses villes, l’univers géographique n’est pas exploitée.
Par ailleurs les asyndètes nous présente un monde où les événements ne connaissent pas d’autre organisation que le déroulement linéaire du récit.
c) L’étrangeté de la situation d’énonciation
Le 1er verbe renvoi au présent de l’énonciation. Le narrateur est alors au cœur de